‘‘J’ai toujours cru que lorsqu’un homme se met en tête de venir à bout d’un projet quelconque et qu’il ne s’occupe que de cela, il doit y parvenir, malgré toutes les difficultés ; cet homme deviendra grand vizir, il deviendra pape, il culbutera une monarchie pourvu qu’il s’y prenne de bonne heure.’’
Buste de Casanova
Casanova est né le 2 avril 1725 à Venise et est mort le 4 juin 1798 à Dux, en Bohème.
Il fut tour à tour imposteur, officier, érudit, écrivain, banquier, escroc, magicien, spadassin, espion, diplomate, bibliothécaire mais il revendiquait toujours sa qualité de « Vénitien ».
Il usa de pseudonymes, se créa de toutes pièces un titre de chevalier de Seingalt (prononcer Saint-Galle), et publia en français sous le nom de « Jacques Casanova de Seingalt ».
Casanova vivait d’expédients, la recherche du plaisir menait son être, et pour l’atteindre, il ne dédaignait pas de flouer les dupes et de se moquer des lois. Ses souvenirs — étudiés et confrontés aux faits historiques par les casanovistes passionnés de la matière —, bien que présentant des inexactitudes quant aux dates, semblent néanmoins avoir été rédigés sous la conduite de la bonne foi.
De lui subsiste une œuvre littéraire abondante, mais Casanova est célèbre aujourd’hui comme aventurier et surtout comme l’homme qui fit de son nom le symbole de la séduction. Il savait user aussi bien de charme que de perfidie pour conquérir les femmes.
Sa réputation en cela dérive d’une œuvre autobiographique Histoire de ma vie, rédigée en français et considérée comme l’une des plus authentiques sources à propos des coutumes et de l’étiquette de la vie sociale de l’Europe du XVIIIe siècle. Il y mentionne 122 femmes avec lesquelles il aurait eu des relations sexuelles, dont des filles à peine pubères et sa propre fille, alors mariée à l’un de ses « frères » francs-maçons, avec laquelle il eut le seul fils dont il eut connaissance.
Bien qu’il soit souvent associé à Don Juan comme séducteur et à cause de son aisance dans le maniement de l’épée, sa vie ne procédait pas de la même philosophie : ce n’était pas un collectionneur qui se détourne de sa conquête dès lors qu’elle s’est abandonnée à lui. Personnage historique et non de légende, jouisseur et exubérant, il vécut en homme libre de pensée et d'action, des premiers succès de sa jeunesse à sa longue déchéance. Le peintre Francesco Casanova était son frère.
Casanova devint célèbre de son vivant en s’échappant des Plombs – surnom donné aux prisons de Venise à cause des tuiles de plomb, sur les toits, qui laissaient passer le froid en hiver et agissaient comme catalyseur des chaleurs de l’été.
À la suite de ses frasques amoureuses et financières, de ses prises d’opinions subversives, Casanova aurait dû fuir Venise, comme cela le lui avait été proposé. Mais il refusa et fut incarcéré à la prison des Plombs, où il resta deux ans. Ni ses puissants soutiens, ni son insistance à clamer son innocence ne purent faire obtenir sa libération.
Cependant, à force de travail, de courage, d’ardeur, avec, pour seule pensée, l’espoir de partir à l’aventure pour toujours, par la grâce et la créativité, il parvint à s’échapper avec un autre prisonnier – ce fut l’unique évasion que la prison des Plombs, dont nul ne pouvait s’évader, ait connue.
Le récit en fut rédigé par Casanova lui-même dans ses Mémoires, en 1791, avec une précision et une connaissance des lieux parfaites. Il gagna Paris où Bernis – devenu un ministre du royaume de premier plan– l’appuya ; l’aventurier y construisit alors une belle fortune en lançant une loterie dont le but était de financer l’École militaire sans imposer davantage les contribuables – le peuple –, loterie dont il sut, par d’habiles manœuvres et de l’audace, s’approprier la paternité et une grande part des bénéfices.
Agent secret, une mission d’enquête, pour laquelle il fut récompensé avec générosité, lui fut confiée par la France afin de juger l’état de ses navires de guerre.
Casanova obtint une charge de chambellan auprès de l'Empereur d'Autriche et termina sa vie comme bibliothécaire du Château de Dux, en Bohème.
Il y mourut le 4 juin 1798.